Les banques accordant des prêts immobiliers examinent de plus en plus près plusieurs facteurs, en plus de l'épargne et du taux d'endettement des emprunteurs. À titre d’exemple, la distance entre le futur domicile de l'emprunteur et son lieu de travail est aujourd’hui minutieusement scrutée. Un éloignement excessif pouvant en effet entraîner des dépenses supplémentaires liées au transport. Une autre considération importante est la performance énergétique du bien immobilier envisagé, évaluée à travers le diagnostic de performance énergétique (DPE).
Ainsi, lorsque l'emprunteur choisit un logement énergivore (DPE F ou G), les banques peuvent devenir plus exigeantes. Certaines exigent par exemple un apport personnel supplémentaire de 10%. D’autres n’acceptent le prêt que si des travaux de rénovation énergétique sont planifiés ou intégrés au financement. Pour ces biens peu performants sur le plan énergétique, certaines banques ne financent pas plus de 90% de la valeur du bien, ce qui signifie que les emprunteurs doivent apporter plus de fonds, soit plus de 10%.
Les pires passoires thermiques, de catégorie G, sont interdites à la location depuis janvier de cette année. Cette interdiction s'étendra à tous les logements de catégorie G en 2025, puis aux catégories F en 2028 et E en 2034. Si les banques prennent en compte la qualité énergétique des biens immobiliers, c’est parce qu’elle affecte la liquidité du bien, sa valeur future de revente et les dépenses mensuelles des emprunteurs.
Certaines banques limitent quant à elles le taux d'endettement à 30% pour les passoires thermiques (contre 35% pour les autres logements) afin de garantir que les emprunteurs disposent d'un reste-à-vivre suffisant pour couvrir les factures énergétiques nécessairement élevées.
D'autres, comme La Banque Postale, préfèrent récompenser les acquéreurs qui entreprennent des travaux de rénovation énergétique dès leur entrée dans leur logement classé de D à G. Ils bénéficient ainsi d'un taux d'intérêt bonifié de -0,30%, quel que soit leur profil. Pour ceux qui réalisent les travaux plus tard, la réduction est moins avantageuse (-0,10%). Enfin, pour les acquéreurs de logements neufs, récents ou déjà rénovés, la décote est de -0,20%. Ces réductions peuvent représenter entre 10 000 et 20 000 euros d'économies en moyenne, selon le type de logement acheté.