Le secteur immobilier français est actuellement en proie à une crise majeure, marquée par une chute spectaculaire des réservations de logements neufs. Selon les données préliminaires du ministère de la Transition écologique, ces réservations ont diminué de 39,9% au deuxième trimestre 2023 par rapport à la même période de l'année précédente. Ce déclin est attribué à plusieurs facteurs convergents, dont la hausse des taux d'intérêt, l'augmentation des coûts de construction et la réduction des incitations à la construction de nouvelles habitations.

La situation actuelle est particulièrement inquiétante, avec une cinquième baisse trimestrielle consécutive de la commercialisation, qui se traduit par seulement 18 000 logements réservés. Ces statistiques révèlent une situation plus préoccupante que pendant les moments les plus critiques de la pandémie de Covid-19, où la baisse des réservations n'était que de 18% par rapport au deuxième trimestre 2020. La chute actuelle affecte principalement les maisons individuelles, enregistrant une baisse de 44,9% sur un an, mais elle touche également les appartements, enregistrant une diminution de 39,5%.

De plus, les mises en vente, qui représentent l'offre de logements neufs des promoteurs, sont aussi en baisse, atteignant 21 000, soit une diminution de 10,3% en un trimestre et de 29,5% sur un an. Ces tendances inquiétantes laissent présager des difficultés durables pour le secteur de la construction immobilière en France. Les disparités territoriales sont, elles aussi, marquées, avec une baisse des réservations plus prononcée dans les zones urbaines densément peuplées. En revanche, la zone C, qui comprend les petites communes, se distingue par une augmentation de 15,7% des mises en vente, retrouvant ainsi son niveau d'avant la crise sanitaire.

Les raisons de cette crise sont multiples. Tout d'abord, la remontée rapide des taux d'intérêt a réduit le pouvoir d'achat des emprunteurs, entravant ainsi leur capacité à investir dans un logement neuf. De plus, l'augmentation des coûts de construction a eu un impact sur les prix de vente, rendant les logements neufs moins accessibles pour de nombreux acheteurs potentiels. Enfin, la réduction annoncée des incitations gouvernementales à la construction de logements neufs, notamment la suppression du dispositif fiscal Pinel et la restriction des prêts à taux zéro, pèse sur la confiance des investisseurs et acheteurs. Face à cette crise sans précédent, de nombreux promoteurs cherchent à diversifier leurs activités au-delà de la promotion immobilière traditionnelle. Ils explorent de nouveaux domaines, spécifiquement les chantiers tertiaires, pour compenser la faiblesse du secteur résidentiel. Certains d'entre eux, tels que Nexity, visent à devenir des "opérateurs globaux de l'immobilier", couvrant tous les aspects de l'industrie immobilière et servant une clientèle variée, des particuliers aux professionnels et aux collectivités.